Derborence, un nom qui chante et réveille une certaine nostalgie. La littérature et le cinéma ont maintes fois célébré ce site naturel. Les légendes ont forgé son histoire. Ramuz l’a raconté dans son roman : « La Grande Peur dans la montagne« .
Par ce joli mois d’octobre aux couleurs automnales, Derborence m’appelle. Voilà bien quelques années que je ne suis plus monté là-haut ! La route d’accès est généralement ouverte de mai à octobre, une route carrossable à l’image des sentiers muletiers d’autrefois. A elle seule, c’est déjà tout un voyage, une épopée. Après avoir traversé les villages vinicoles, on pénètre dans l’étroite vallée. La route se fraye un passage au-dessus d’un canyon vertigineux. Les arbres aux couleurs chatoyantes forment une voûte naturelle. Bienvenue au spectacle de l’automne. On traverse de longues galeries creusées dans la falaise, en espérant ne pas croiser le bus postal !!! Après une séance de 15 minutes entre frayeurs et émerveillement, Derborence, ou plutôt Derbo pour les intimes, s’offre à nous. Ça ne change pas, ou presque ! C’est toujours aussi beau !
Sac à dos et pique-nique et c’est parti pour une belle randonnée contemplative : le tour du lac et de l’éboulement. Une boucle d’environ 3 heures qui révèle les magnifiques paysages . Ma randonnée débute par le lac. La sécheresse estivale a laissé des traces et les abords du lac sont totalement asséchés. Les mélèzes ont commencé leur mutation. Le lac est un véritable miroir. La montagne, la forêt de mélèzes, les arbres aux milles couleurs se reflètent dans les eaux.
Le sentier serpente entre forêts et éboulis. Le massif forme un cirque imposant, les éboulements successifs du massif des Diablerets, en 1714 et en 1749 accentue le caractère sauvage du lieu. Ces effondrements ont été à l’époque une terrible catastrophe pour les habitants. Les siècles et années ont passées mais ces événements restent toujours présents dans la mémoire collective.
La nature a repris peu à peu ses droits mais le site chaotique nous rappelle les relations parfois contrariées entre l’homme et la montagne. Des blocs, une nature sauvage, une biodiversité exceptionnelle, c’est sauvagement beau. Un sentier de découverte de ce patrimoine a été initié pour des balades familiales. Antoine, le berger rescapé, raconte. En chemin, on passe le hameau du Godey. Quelques mayens ça et là sont dispersés et ont résisté aux assauts de la montagne. Mon tour s’achève avec ce sentiment de dépaysement. Une pause thé et tarte au refuge du lac, récemment rénové, pour parfaite cette belle journée.
Encore une fois, pas besoin de partir loin pour ressentir l’Ailleurs. Je redécouvre Derborence, la vallée des merveilles m’offre un nouveau visage sous un soleil éclatant d’automne.
Si vous recherchez une destination ensoleillée et pleine de surprises en plein de cœur de l’automne… il y a le Valais Suisse avec son microclimat et ses contrastes de couleurs entre plaine et montagne. Ceux qui connaissent, le savent bien ! Laissez-vous guider par les bons plans des habitants, ils vous livreront un autre regard de l’automne et vous feront adorer cette saison .
INFOS PRATIQUES
Accessibilité : Route ouverte de mai à octobre. Accessible en bus postal.
Niveau : Randonnée accessible aux familles ou marcheurs débutants
Nombreuses variantes randos au départ de Derborence
Etape sur les tours des Muverans et Massif des Diablerets
Téléchargement gratuit de cartes rando ici